Depuis le premier voyage, et jusqu’en 2019, les voyages ont été accompagnés par des survivants de la Shoah, qui ont témoignés de leur déportation, des horreurs des camps et de la perte de membres de leur famille. Mais ils ont aussi témoigné de leur vie qu’ils se sont construits après la fin du régime national-socialiste.
Leur humanisme et leur humour ont marqué un grand nombre des participants. Paul, Chil, Henri, Jacques et Benjamin ont de nombreuse fois témoignée dans des lycées luxembourgeois.
Chil Henri Elberg est né le 24 octobre 1924 à Łęczyca, en Pologne. En 1925, ses parents, Josef Elberg et Hinda Bitter, des intellectuels sionistes, s’installent en Belgique. Ils tenteront en vain de rejoindre la Palestine.
Pendant l’occupation, Chil vit à Bruxelles-Molenbeek avec sa famille. Il fait partie d'un groupe de résistants se réunissant dans le sous-sol de l'hôtel Atlanta. Suite à une dénonciation, la Gestapo organise une descente contre le réseau. Le 27 août, Chil est arrêté près de la place de Brouckère et interné à Breendonk. Il est transféré avec quelques collègues juifs à la caserne Dossin à Malines, puis à Auschwitz le 10 septembre 1942 à bord du transport 8.
Ses parents, arrêtés à leur tour en 1943, font partie du convoi 22A et seront gazés à Auschwitz.
A Auschwitz-Birkenau, Chil est enregistré sous le numéro B-10785. En tout, il passe par une dizaine de camps de travail, en Allemagne et en Pologne.
Après la libération, affaibli et malade, il retourne en Belgique et passe un an au sanatorium. Il ne retrouve ni ses parents ni ses amis d’avant-guerre.
Après un séjour en Israël, il revient définitivement en Belgique et y fonde une famille.
Il disparait le 19 août 2014.
Autobiographie : Un bout de pain dans ma tête De Buchenwald à Auschwitz, l'histoire de vie de Chil Elberg (B-10785), survivant de 12 camps de concentration et d'extermination nazis, 2012, Academic&Scientific Publishers, Bruxelles
Rosa Ehrlich est née à Kassel, en Allemagne, le 19 février 1921. Pour fuir une situation déstabilisée en Allemagne, ses parents partent avec elle vers Bruxelles en 1923.
Pendant l’occupation, Rosa s’engage dans la résistance juive belge. En juillet 1943, suite à une dénonciation, elle est arrêtée pour avoir distribué des journaux clandestins. Elle est emprisonnée à Saint-Gilles et interrogée par la Gestapo. Rosa rejoint ensuite le camp de Malines et est déportée à l'âge de 23 ans à Auschwitz-Birkenau par le 24e convoi, en avril 1944. Elle y subit le traitement inhumain du Dr. Mengele. En janvier 1945, durant trois jours, Rosa survit à la marche de la mort pour rejoindre le camp de Bergen-Belsen. Elle y est libérée par l’armée britannique le 15 avril.
Lorsqu’elle retourne à Bruxelles, en mai 1945, toute sa famille a disparu.
Avec son mari, Maurice Goldstein, elle témoigne de sa déportation au camp d'Auschwitz et mène une lutte contre toute forme de nationalisme et de racisme en Belgique. Ensemble, ils sont cofondateurs de la Fondation Auschwitz en Belgique.
Rosa Goldstein-Ehrlich décède le 5 décembre 2013.